
Nos débuts au MALAWI


Enclavé entre la Tanzanie au nord, la Zambie à l’ouest, le Mozambique à l’est et au sud, le Malawi n’a aucun accès à l’Océan.
Comme son sous-sol ne recèle nulle richesse, et que son tourisme affronte des rivaux voisins (Tanzanie, Zambie, Afrique du Sud) à la notoriété incomparable, le pays dépend presque entièrement du secteur agricole, menacé alternativement par les inondations ET par la sécheresse : la sécurité alimentaire n’est pas assurée.
Résultat : le Malawi est l’un des cinq pays les plus pauvres du monde, et son revenu par habitant est le plus faible d’Afrique australe : PIB/tête de 295 $, contre 10152 $ en moyenne dans le monde (en 2017, selon le FMI, le PIB de la France était de 2 574 milliards $, celui du Malawi : de 6,26 Mrds $ : 400 fois moins, alors que la population n’est que 4 fois moindre).
Ces statistiques nous ont poussés à nous rendre dans ce pays de 17 millions d’habitants pour identifier
– Quel type de projet serait judicieux
– Pour quelle catégorie de population
– Avec quel partenaire local.
En août 2017, nous avons sillonné le pays depuis sa frontière avec la Tanzanie jusqu’à celle avec le Mozambique et y avons rencontré une douzaine d’associations locales. Nous avons échangé nos impressions avec les instances internationales à Lilongwe, la capitale administrative, et avec les rares entreprises françaises à Blantyre, la capitale économique.
Une chose est sûre : la population la plus défavorisée, ignorée entre toutes, est celle des personnes âgées. Nous avons vu bien des vieux, souvent des veuves, qui n’ont que quatre murs de terre sans rien dedans : ni une chaise ou un lit, ni un vêtement de rechange, ni la moindre vaisselle.



Ils sont pieds nus et en haillons, souvent malades, parfois infirmes, en proie à des traditions cruelles et au soupçon de sorcellerie !
De plus, vu les ravages récents du sida, qui a décimé une génération (sa prévalence atteignait 30 %, redescendue enfin sous 10%), 62 % des orphelins sont à la charge de leurs grands-parents.
C’est justement à Blantyre que nous avons déniché notre partenaire local : le consortium MANEPO regroupe des ONG dont les projets sont justement dédiés aux personnes âgées. Son but majeur est d’éveiller l’intérêt de la société civile et des autorités publiques pour les seniors, et de susciter un changement d’attitude pour qu’ils ne soient plus laissés à l’abandon ni discriminés.
Ces deux hommes s’occupent du sort des personnes âgées. A droite Andrew Kavala, le contact de PARTENAIRES au Malawi.

Nos programmes
Tous y sont menés en étroite coopération avec notre partenaire local, l’ONG MANEPO
CONSTRUCTION D’UNE ÉCOLE RURALE
Pour desservir une douzaine de hameaux dont les enfants devaient chaque jour marcher 5 km pour rejoindre une école à Samala (district de Balaka), Partenaires a entrepris fin 2020 la construction d’une école de 5 classes et de 2 logements pour les enseignants. Les travaux ont commencé par un forage – à 46 m de profondeur – et l’installation d’une pompe : elle sert pour les travaux et restera à la disposition des villageois, évitant aux femmes lourdement chargées de longs trajets quotidiens,.
Outre cette « vérification sur le terrain », nous avons pu identifier le site où sera construite l’école, en visiter d’autres en activité, confronter les devis et choisir les entreprises. Tout va à présent démarrer !
Grâce à J. Reine-Adélaïde, notre projet d’école à Balaka verra le jour
Vendredi 16 avril, notre association PARTENAIRES a eu l’immense bonheur de recevoir un chèque de …25 000 euros ! – du footballeur professionnel Jeff Reine-Adélaïde (capitaine de l’Equipe de France Espoirs et joueur de l’OGC Nice) pour la construction d’une école à Balaka au Malawi.
Grâce à cette généreuse initiative, le financement du projet est désormais bouclé. Alors qu’ils doivent aujourd’hui parcourir plus de 10km pour un aller-retour quotidien à l’école la plus proche, plus de 500 enfants vont désormais disposer de la leur, proche de chez eux, et bénéficier d’une scolarisation de qualité dès la prochaine rentrée en septembre 2021.
Nous tenons à remercier chaleureusement Jeff pour son geste. Mais aussi l’agence sportive Concept Sport Agency qui a également apporté sa pierre à l’édifice par son don à PARTENAIRES.
Nous avons désormais hâte que les travaux arrivent à leur terme et qu’à l’ouverture des portes l’école résonne de ses premiers rires enfantins.


Jeff Reine-Adélaïde:
« J’ai tout de suite été touché par ce projet car il est impensable pour moi que des enfants marchent 10 km chaque jour pour aller en cours. Je suis convaincu que cette école assurera à beaucoup d’entre eux un meilleur avenir, c’est pourquoi j’ai souhaité y contribuer. C’est beaucoup d’émotion et un honneur pour moi. PARTENAIRES a fait ses preuves depuis de nombreuses années dans le monde entier, permettant d’améliorer les conditions de vie de dizaines de milliers de personnes. Je suis fier de m’engager aux côtés de cette formidable association et de ses bénévoles au grand cœur.
« Régulièrement, je soutiendrai des projets humanitaires en faveur d’enfants qui n’ont pas la chance d’avoir la vie que tous devraient avoir. »
Premiers travaux:

Trois autres programmes ont déjà été menés à bien en étroite coopération avec MANEPO, très présente dans l’amélioration des conditions de vie des personnes âgées.
1 – UNE CHAINE CAPRINE DE SOLIDARITÉ : DON DE CHÈVRES A DES PAYSANS ÂGÉS DÉMUNIS AVEC PETITS ENFANTS A CHARGE
En décembre 2017, nous avions signé un accord de coopération avec MANEPO. Ensemble, nous allions réaliser le projet suivant, sur un modèle déjà éprouvé au Malawi : remettre des chèvres à 200 villageois âgés ayant des petits-enfants à charge.
En quelques années ils peuvent ainsi vendre un caprin pour faire face à une dépense imprévue (maladie, réparation de la chaumière), et sinon améliorer leur alimentation – et remédier à la mendicité en vendant des chevreaux – à la condition que le premier-né soit remis à un tiers tout aussi démuni : avec cet effet boule de neige, nous aidons en tout 300 foyers très pauvres.
Pour la bonne mise en place et le suivi du projet, un comité a été instauré pour responsabiliser les personnes âgées et mesurer l’impact de nos interventions.



Une paysanne ravie a reçu chèvre et abri
Chaque bénéficiaire d’une chèvre participe à des séances de formation à l’élevage caprin (alimentation, reproduction, maladies).
Par la suite, chacun a bien donné un chevreau nouveau-né à un autre senior démuni qui assiste aux mêmes séances de formation, des sous-comités veillant à la santé des animaux, avec l’assistance de vétérinaires.
Cette chaîne de solidarité rencontre un franc succès et 300 abris caprins ont été construits avec l’aide ponctuelle aux seniors bénéficiaires de leurs voisins plus jeunes. La gestation dure 150 jours et les chevreaux sont allaités 6 à 8 semaines. Plus de chèvres en bonne santé sont en gestation, plus de chevreaux peuvent être distribués et les petits troupeaux, source de revenus, ensoleillent la vie de nos bénéficiaires !
Le projet au coût de 39 800 € a été financé comme suit :

Résultats fin 2020
- Nombre de chèvre au départ = 198
- Nombre de chèvres fin 2020 = 317
- En tout, 31 chèvres sont mortes (fièvre aphteuse) et 5 ont été volées.
Durant tout le projet, seuls une dizaine de bénéficiaires ont dû vendre une chèvre.
2- SÉCURITÉ ALIMENTAIRE: CRÉATION DE « JARDINS SANS TERRAIN » POUR 200 FAMILLES
Le succès du ‘projet chèvres’ et la fiabilité de notre partenaire malawite MANEPO étant avérés, nous avons signé le 10.7.2018 un nouvel accord-cadre, qui portait sur la création de Jardins sans Terrain pour 200 foyers de personnes âgées démunies.
Le système est écologique et simple : un bac rempli de terre et d’humus, enrichi en vers de terre, où est enfoncé un tuyau de bambou percé de trous où seront chaque jour versés les détritus végétaux et organiques et un litre d’eau, pour compostage. Après plantation, chaque bénéficiaire pourra ainsi couvrir l’essentiel de ses besoins alimentaires en légumes, voire vendre le surplus.
Coût du projet : 8 000 €
Financement sur fonds propres de PARTENAIRES.
3 – PROJET MIXTE : « JARDINS SANS TERRAIN » ET CHAINE CAPRINE
Coût: 20000 €
200 familles ont été aidées pour réaliser un jardin sans terrain et 150 autres personnes âgées avec petits enfants à charge ont bénéficié du don ou de la transmission d’une chèvre.



Dans 20 villages de la région de Balaka, 200 personnes âgées ont été sélectionnées sur les critères suivants : paysans sans-terre, malnutris ou handicapés, avec petits-enfants orphelins à charge.
En septembre, les 200 bénéficiaires (ou leurs représentants pour qui ne pouvait se déplacer) ont assisté à une séance de démonstration et de formation au concept, à la fabrication des bacs, au mode de culture et à l’obtention de compost. Le matériel de construction et les semences (tomates, aubergines, choux, colza et moutarde) leur ont été remis. Des groupes leaders ont été constitués une fois acquis le savoir de base.
En novembre, MANEPO a rendu visite aux bénéficiaires pour suivre l’avancement du projet – ce qui a permis de constater que les seniors et leurs petits-enfants ont activement participé à la construction et au bon usage des bacs.
Don de lampes solaires
Pour compléter sa première action au Malawi, le don d’une chèvre et de son abri à 300 paysans âgés démunis, PARTENAIRES a obtenu de TOTAL le don d’autant de lampes solaires.
En effet ces vieillards vivent dans un total dénuement, dans des cabanes sans mobilier ni toilettes, et leurs villages n’ont pas l’électricité. Sortir dans la nuit sans lumière est trop dangereux, car des hyènes rodent…
Bonnes nouvelles du Malawi
Octobre 2020
Accompagnés de notre partenaire local, Andrew de MANEPO, nous nous sommes rendus dans quelques-uns des hameaux de Namitete et Balaka où se déploie notre ‘chaîne de solidarité caprine’. Nous y avons rencontré des bénéficiaires et notamment un monsieur aveugle de 73 ans qui nous a dit, reconnaissant, qu’il a maintenant 3 chèvres et pourra en vendre une en cas de pépin de santé, ou offrir une bête à la communauté à l’occasion d’un enterrement. Une dame de 86 ans avec ses 3 petits-enfants était toute joyeuse car sa chèvre allait bientôt avoir un chevreau…ou deux ! (Le premier-né, elle l’avait donné comme convenu, à un autre foyer pauvre). Le système marche donc bien et sera pérenne grâce au suivi de MANEPO, mais avant tout grâce à la motivation des bénéficiaires qui sont fiers de leur petit capital. Ils ne sont plus considérés comme des mendiants qui vivent aux crochets de leur village, mais sont désormais respectés. A l’origine, nous n’avions pas imaginé cet effet collatéral, encourageant !
Christian et Monique, président et vice-présidente de Partenaires.